Le réalisateur Joachim Lafosse est dans la tourmente après les accusations de plusieurs femmes qui ont mis le doigt sur ses méthodes de travail. Ce mardi 11 juin, Virginie Efira livre un témoignage édifiant auprès de nos confrères de Libération.
Un Scandale Éclate dans le Cinéma Francophone
Les langues se délient… Depuis plusieurs années maintenant, de nombreux acteurs ne cachent rien des violences subies sur les plateaux de tournage. Le 1ᵉʳ mai dernier, Isild Le Besco est sortie du silence dans un livre intitulé Dire vrai. Dans cet ouvrage, elle évoque un tournage qui a mal tourné avec le réalisateur Benoît Jacquot et qui la hante toujours, des années plus tard. « Benoît m’a violée, c’est évident. Je n’ai pas envie de me confronter encore à ces institutions poussiéreuses, pensées et régies par des hommes […] C’est déjà tellement éprouvant d’écrire. De nommer. De faire face à ses maux », a écrit la sœur de Maïwenn dans son autobiographie.
Ce mardi 11 juin, Libération révèle une enquête édifiante au sujet d’un autre réalisateur, Joachim Lafosse. Le cinéaste belge – qui vient de sortir son dernier film intitulé Un silence, avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos – est accusé de harcèlement moral et sexuel de la part de la monteuse Sophie Vercruysse, qui a travaillé avec lui de 2004 à 2015. La comédienne Virginie Efira a également raconté sa mauvaise expérience avec le réalisateur dans les pages de Libération.
Le Témoignage Poignant de Virginie Efira
Virginie Efira évoque sa mauvaise rencontre avec Joachim Lafosse Ce mardi 11 juin, la compagne de Niels Schneider est revenue sur sa collaboration avec Joachim Lafosse, sur le tournage du film Continuer, sorti en 2019 qui ne lui a pas laissé un bon souvenir. « Ce fut probablement l’un des pires tournages de ma vie », a-t-elle confié à nos confrères. D’après l’actrice de 47 ans, le réalisateur se serait montré très autoritaire envers son équipe, au point de la pousser à bout. « Il essayait de me parler, je courais en disant, je ne peux pas te voir, je ne peux plus te voir ! », s’est souvenue l’actrice qui a reçu le César de la Meilleure actrice en 2023 pour Revoir Paris.
Et d’ajouter : « C’était un des tournages les plus drôles dans le pathétisme. J’avais 40 ans, il ne pouvait absolument pas me virer, je suis actrice déjà placée. Il m’a poussé à bout, mais tout le monde était contre lui, les producteurs n’en pouvaient plus ». La star du box-office se souvient d’un homme « incapable de se remettre en question », « une sorte de moteur viscéral à vouloir faire surgir la déstabilisation chez l’autre […] Il va aller dans l’endroit de la transgression, pour vous mettre dans tous vos états, pour que vous soyez déstabilisée, infériorisée, en colère », conclut-elle. Joachim Lafosse assure de son côté avoir eu une relation « cordiale et respectueuse » avec l’actrice. Ce n’est apparemment pas le souvenir qu’il lui en a laissé…
Des Révélations Troublantes et des Conséquences à Venir
Les accusations portées contre Joachim Lafosse par Virginie Efira et d’autres membres de son équipe soulèvent de nombreuses questions sur les dynamiques de pouvoir sur les plateaux de tournage. Le témoignage de Sophie Vercruysse, monteuse ayant travaillé avec Lafosse pendant plus de dix ans, est particulièrement poignant. Elle décrit un environnement de travail toxique, marqué par des abus de pouvoir et des comportements inappropriés. « Les limites du professionnel et du personnel étaient constamment franchies », a-t-elle déclaré.
Ces révélations, ajoutées à celles d’autres professionnels du cinéma, mettent en lumière les difficultés rencontrées par de nombreuses personnes dans l’industrie du film. L’impact de ces comportements sur la santé mentale et le bien-être des acteurs et des techniciens ne peut être ignoré. La nécessité de réformes et de mises en place de mécanismes de protection pour prévenir de tels abus est devenue évidente.
Le Cinéma Francophone à la Croisée des Chemins
Les affaires de harcèlement et d’abus dans le milieu du cinéma ne sont malheureusement pas nouvelles. Cependant, la prise de parole de figures emblématiques comme Virginie Efira contribue à briser le silence et à ouvrir la voie à des changements significatifs. La responsabilité des réalisateurs et des producteurs dans la création d’environnements de travail sûrs et respectueux est au cœur des débats actuels.
Joachim Lafosse, dont la réputation est maintenant entachée par ces accusations, devra répondre de ses actes. Son dernier film, Un silence, pourrait bien porter un titre prémonitoire, alors que les voix s’élèvent pour dénoncer les injustices et les abus. La réaction de l’industrie cinématographique à ces révélations sera déterminante pour l’avenir.
Un Appel à la Réforme
L’affaire Joachim Lafosse est un rappel brutal des défis auxquels sont confrontées les femmes et les hommes dans le monde du cinéma. Les témoignages de Virginie Efira et de Sophie Vercruysse mettent en lumière la nécessité de créer des environnements de travail où le respect et la dignité sont primordiaux. Les institutions cinématographiques, les syndicats et les organisations professionnelles doivent prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité et le bien-être de tous les travailleurs de l’industrie.
La mise en place de formations obligatoires sur le respect et l’éthique, la création de canaux de signalement anonymes et la prise de sanctions appropriées contre les contrevenants sont des mesures indispensables. L’engagement de tous les acteurs de l’industrie est crucial pour instaurer un changement durable.
En conclusion, les révélations concernant Joachim Lafosse et les témoignages de Virginie Efira et Sophie Vercruysse soulignent l’importance de la lutte contre le harcèlement et les abus dans le cinéma. L’industrie doit écouter ces voix courageuses et agir en conséquence pour assurer un environnement de travail sûr et respectueux pour tous. Le chemin vers la justice et la réforme est long, mais il est essentiel pour le futur du cinéma.